Mariage et Patriarcat

Translation by Hypathie: Feminist and Anti-Speciesist Blog. The original English version of this essay can be found by clicking here.

Anita Magsaysay-Ho "Women Feeding Chickens"

By Marv Wheale

Le mariage est une institution ancienne, en même temps que contemporaine. Son aspect culturel réside dans sa capacité à appeler des aspirations telles que l’amour, le bonheur et l’identité. Le cérémonial du mariage lie ensemble des individus à la poursuite d’un avenir satisfaisant et comblé.

Vous ne pouvez pas reprocher à des couples de vouloir une vie merveilleuse, mais le mariage pose pourtant de nombreux problèmes. Je vais en examiner deux :

– Il occulte les inégales conditions sociales des hommes et des femmes ;
– Il dévalorise les autres relations intimes non sexualisées : amicales, fraternelles (entre frères et sœurs) et entre humains et autres animaux, en les renvoyant à un statut inférieur.

La politique sexuelle autour du mariage

Le mariage en tant que dispositif établi par la société dissimule les divisions de pouvoir entre hommes et femmes face à l’intimité qu’ils partagent. Plus simplement, les femmes n’ont pas un statut égal à celui des hommes même quand l’affection qu’ils partagent est profonde : l’assignation aux rôles sexuels / travail reproductif non payé / salaires inégaux sur le marché du travail / participation des hommes disproportionnée aux gouvernements / manque de représentation des femmes à la tête des grandes compagnies, dans la police, les cours de justice et l’Armée / le harcèlement sexuel, le viol, les violences conjugales et le meurtre / l’objettisation sexuelle dans la pornographie, les autres médias et la prostitution. Tous ces facteurs se mêlent à d’autres et sont aggravés par l’ethnie, la classe économique, le handicap, la taille, et l’âge.

Parce que le mariage obscurcit ces inégalités et désavantages, il rend plus difficile l’organisation contre le pouvoir mâle. La mobilisation d’énergie est divertie vers les “intérêts du mariage” qui engloutissent des tonnes de ressources matérielles et émotionnelles en quelque chose qui ne peut satisfaire nos désirs les plus profonds. Il est essentiellement contre-productif d’investir autant dans un but incapable de tenir ses promesses aux hommes et aux femmes en tant que groupes sociaux. De toutes les identités qui affirment la subordination des femmes au patriarcat, le mariage est une des plus influentes.

Les mariages LGBTQ+ en sont une réforme, mais ils ne peuvent pas préserver des sanctions d’une institution fabriquée par la société patriarcale. Toute amélioration du système finit par le légitimer. Pensez aux proclamations du capitalisme végane, aux mesures de bien-être animal, à la pornographie féministe, au travail du sexe…, tous hérauts de la libération. Ces mouvements contradictoires ne peuvent apporter de résultats en vue d’une émancipation. Ils sont tous des illusions libérales.

Les outsiders

Pour mieux appréhender les implications du mariage, vous devez reconnaître la situation où il place celles/ceux hors de ses frontières. Les non mariés sont relégués dans une position sociale subordonnée au motif qu’illes n’atteignent pas le modèle marital. Vivre à l’intérieur de différentes autres unions vous donne un statut inférieur. C’est évident non seulement au niveau de la non reconnaissance culturelle, mais également dans les lois des états. Les relations contractuelles des sexes dans le mariage, reconnues par l’état permettent toutes sortes d’avantages : des réductions d’impôts, des prêts bancaires, l’accès à l’adoption d’enfants, l’accès aux avantages sociaux du partenaire, des privilèges d’assurances santé, des droits de visite à l’hôpital, des directives pré-décès, des droits du survivant, des droits à l’héritage, des droits à l’immigration, et tous les avantages des proches-parents.

Les contre-arguments aux critiques du mariage

Des gens vous diront que c’est une simplification que de voir le mariage comme irrémédiablement sexiste, surpassant toute autre relation platonique. Après tout, des quantités de femmes sont heureuses dans le mariage. De ce point de vue, plus de sensibilité et de crédit devraient être donnés aux exemples particuliers de mariages où les deux époux s’alignent sur les objectifs féministes, et qui respectent le pluralisme des relations des non mariés ; ils proposent que tous les avantages légaux et économiques du mariage soient étendus aux relations alternatives.

De plus, de nombreux couples issus des classes moins privilégiées pensent que le mariage est un refuge : contre la suprématie blanche, l’adversité économique, le capacitisme dominant, et la primauté hétérosexuelle. Ils proclament que bien que le mariage a des inconvénients pour les femmes, il est moins pénalisant que les pesants problèmes imposés par le racisme, le classisme, le capacitisme ou l’hétérosexisme. Ce qui est important pour elles/eux, c’est de centrer le mariage sur la réciprocité et la résistance aux injustices sociales. Dans ces cas, le mariage est estimé fortifier la classe laborieuse, les combats contre le racisme, ceux des handicapés et des LGBTQ+ : en retour, le mariage s’en retrouve fortifié.

Les mariages entre véganes aussi sont vus comme un moyen d’exprimer publiquement un attachement émotionnel, des valeurs communes pour la cause de la libération animale. Ce raisonnement et ces sentiments sont similaires aux autres mariages axés sur la justice sociale.

Dernières remarques

Non, tous les mariages ne sont pas égaux, mais la querelle contre le mariage est politique, car il est une entité politique.

L’idée du mariage, bon ou mauvais, faisant consensus, dépendant du respect mutuel, de l’affection et de la solidarité, masque la réalité des classes de sexe et la privatisation des femmes dans l’institution. Il dévalue celles/ceux qui ne veulent pas en être culturellement et légalement, refusant d’être ébranlés par l’optimisme progressiste des gens mariés à l’esprit aussi ouvert soit-il.

Certainement que l’intimité et l’activisme politique sont accessibles hors liens maritaux.La violence des hommes contre les femmes est un système de pouvoir qui s’exprime majoritairement dans les liens du mariage. Pourquoi promouvoir un système oppressif qui masque l’occupation structurelle des hommes de la vie des femmes ?

Ne pourrions nous pas rendre l’intersectionnalité plus inclusive vis à vis des femmes battues en critiquant le mariage comme une fabrication sociale ? Nous savons que le genre, la race, le capacitisme, la classe, sont des constructions sociales, pourquoi ne pourrions-nous pas dire que le mariage en est une aussi ? Tendons-nous à nous accrocher socialement à des habitudes apprises qui nous empêchent de questionner en profondeur nos visions du monde ?

Je ne demande pas aux gens mariés de se séparer ou de divorcer. Ce serait arrogant, inconséquent et absurde. Ce n’est pas la faute des individus s’ils ont été socialisés par des normes et des valeurs. Mon invitation est de mettre de côté nos résistances aux questionnements et de soumettre nos institutions sociales à l’épreuve de la pensée, du ressenti et du vivre.


Marv is a moderator for the Vegan Feminist Network Facebook page.

Pourquoi cette Végane ne Regarde-t-elle plus de Programmes Animaliers

Translated by Hypathie

J’adorais regarder des programmes animalierEVis quand j’étais enfant. J’ai toujours été une amie des animaux. Cependant, plus je vieillis, moins j’ai de patience envers ces programmes. En fait, je les boycotte pratiquement tout le temps à cause de leurs inévitables scènes de mort et de souffrance (scènes que les documentaristes passent des mois à capturer afin de donner du peps à leurs documentaires), que je trouve traumatisantes.

Aujourd’hui, je me souviens encore de ces scènes graphiques et horrifiantes. Une bête sauvage éventrée par des lions alors qu’elle se débat et pleure pour sa vie ; des hyènes attaquant une lionne, la laissant mourir lentement, la mâchoire brisée, assoiffée, dans la chaleur africaine ; un groupe d’épaulards noyant un bébé baleine à bosse pour le plaisir pendant que la mère se bat pendant des heures pour le protéger, etc.

Même la Marche de l’empereur, classé G, donc présumé pour enfants, était, pour moi, un film profondément dérangeant car il mettait en scène des familles séparées par la prédation et la cruelle mort lente par hypothermie et famine, sentences de mort prononcées pour des poussins et des partenaires dépendants.

Quand j’étais jeune, je devais m’endurcir et me forcer à regarder. Après tout « c’est la réalité » disait le slogan. Mais maintenant, je le vois pour ce que c’est : une glorification de la violence et une tentative forcenée de formater la nature (un espace généralement pacifique caractérisé par la coexistence et la symbiose) en un univers brutal et sans pitié. Ces programmes deviennent une justification idéologique à la société violente que les humains ont construite.

L’incantation « c’est réellement comme ça » encourage la société à étouffer la compassion, la paix et la non-violence. Un autre exemple : la même intention préside aux films de guerre. Le public est supposé assister à des scènes horrifiantes de garçons et d’hommes tuant d’autres garçons et d’autres hommes parce que « c’est comme ça, que c’est la réalité ». D’implacables images de violence envers les femmes qui paraissent désormais obligatoires dans les scénarios actuels, convoquent la même chose. De la même manière, on attend des activistes qu’ils s’endurcissent et absorbent l’imagerie de violence contre les animaux non-humains commise par des humains à travers d’incessants messages sur les medias sociaux véganes, de nouveau, « parce que c’est la réalité ».

Le piège réside dans le fait que la violence n’apparaît pas tout le temps, ni même la plupart du temps. Les médias sont une construction sociale. Ce qui y est présenté est consciencieusement fabriqué par des auteurs, des metteurs en scène, des patrons d’associations, et d’autres, dans le but d’accroître leurs audiences et leur volumes de donations. Cela sert aussi le pouvoir en confortant la société dans l’idée que l’inégalité est un fait incontestable. C’est donc une narration de violence, de hiérarchie et de domination patriarcale qui est une perspective parmi d’autres, mais qui devient l’idéologie dominante, noyant toute alternative.

En m’affirmant féministe, je me suis finalement endurcie, mais pas de la façon dont les médias s’y attendaient. J’ai acquis la confiance de dire non et de rejeter cette narration. Je change de programme ou j’éteins. Je réalise maintenant que je n’ai pas à me punir en adhérant aux normes patriarcales qui m’enjoignent de supprimer mon empathie et d’être honteuse de trouver la violence abominable. Pour moi, ce n’est pas du divertissement, c’est de l’endoctrinement, et ça va mieux en le disant.

 

A version of this essay was first published on The Academic Activist Blogger on December 19, 2015.


Corey Lee WrennDr. Wrenn is Lecturer of Sociology. She received her Ph.D. in Sociology with Colorado State University in 2016. She received her M.S. in Sociology in 2008 and her B.A. in Political Science in 2005, both from Virginia Tech. She was awarded Exemplary Diversity Scholar, 2016 by the University of Michigan’s National Center for Institutional Diversity. She served as council member with the American Sociological Association’s Animals & Society section (2013-2016) and was elected Chair in 2018. She serves as Book Review Editor to Society & Animals and has contributed to the Human-Animal Studies Images and Cinema blogs for the Animals and Society Institute. She has been published in several peer-reviewed academic journals including the Journal of Gender Studies, Feminist Media Studies, Disability & Society, Food, Culture & Society, and Society & Animals. In July 2013, she founded the Vegan Feminist Network, an academic-activist project engaging intersectional social justice praxis. She is the author of A Rational Approach to Animal Rights: Extensions in Abolitionist Theory (Palgrave MacMillan 2016).

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Gary Yourofsky: Ist der Backlash gerechtfertigt?

Screencap from video showing Yourofsky explaining himself

Translation by The Vactory. The original English version of the following essay can be found by clicking here.

Trigger-Warnung: Dieser Artikel ist eine Antwort auf ein von Gary Yourofsky hochgeladenes Video. Er enthält Zitate von Yourofsky, die auf Gewalt, sexuellen Missbrauch und Vergewaltigung Bezug nehmen. Das Video enthält ableistische Sprache und behauptet, dass jede Person, die zum Tod verurteilt wurde, auch schuldig ist. (#FreeLeonardPeltier! #FreeMumia!) Des Weiteren enthält es ein unglaubliches Ausmaß an Machogehabe, aggressive, explizite und teilweise verstörende Sprache, welche für einige Leute triggernd sein kann.

„Nach 18 Jahren Prozess ist das Urteil endlich da!“, verkündete Gary Yourofsky kürzlich in den sozialen Medien. „Bezüglich meiner Befürwortung von Vergewaltigung wurde ich in allen Punkten für UNSCHULDIG befunden!“

Diese Aussage nimmt Bezug auf die Gegenstimmen seines berüchtigten Zitats:

Jede Frau, die sich in Pelz hüllt, sollte eine so grausame Vergewaltigung ertragen, dass sie fürs Leben gezeichnet ist.

Die „Bezeugung“ (in Form eines 28-minütigen Videos) geht bis ins kleinste Detail darauf ein, wieso er sich so ungerecht behandelt fühlt.

Es ist aber keine echte Verhandlung. Yourofsky hat sich selbst zum „Richter“ ernannt (daher auch seine Unschuld) und schließt seine Aussage damit ab sich zu bedanken: „Vegane Liebe an alle meine Unterstützer, welche sich geweigert haben diese psychotischen und diffamierenden Lügen über mich zu glauben. Und an all die Organisationen und Leute die mich angegriffen haben und behaupten, ich würde Vergewaltigung befürworten: Ich fordere euch hiermit heraus, den Level meiner Anti-Haltung zu überbieten. Los, traut euch.“ Er wartet einen kurzen Augenblick, um dann auf eine aggressive Art fortzufahren: „Was? Ja, dachte ich es mir doch. Ich gewinne, wie immer! Schachmatt! Ihr verliert!! Fickt euch!“

Yourofsky bemüht sich in dem Video sehr stark darum, darzustellen wie sehr er Vergewaltiger verabscheut: „Dass sollte jedem Vergewaltiger widerfahren, auch wenn er eine Frau im Pelzmantel vergewaltigt (falls das jemals vorkommen sollte).“

Laut „Women Organized Against Rape” wird jede vierte Frau und jeder sechste Mann vor Erfüllung seines achtzehnten Lebensjahres Opfer einer Vergewaltigung. Wenn man bedenkt, wie normalisiert das Tragen von Pelz in unserer Gesellschaft ist, ist die Chance relativ hoch, dass jemand der Pelz trägt vergewaltigt wird.

Er fährt fort:

Sein Penis und seine Hoden sollten mit einem Nagelhautentferner langsam versengt werden, und dann sollten ihm zwei Spieße in die Augenhöhlen gestoßen werden. Danach würde man ihn in einen anderen Raum zerren. Da angekommen sollte man seinen Penis und seine Hoden in Durchfall und Erbrochenes eintauchen. Um sein Leben zu retten würde man ihm dann die Option anbieten dies zu essen. Und wenn er es dann tatsächlich isst, würde ich eine Waffe ziehen, sie ihm zwischen die Augen drücken und sagen „Das war nur ein Scherz“.

Andernorts sagt er: „Tausende von Leuten, hauptsächlich Veganer, haben mich seit 1997 beschuldigt, Vergewaltigung gutzuheißen“ und dass er seit 18 Jahren ununterbrochen mit Falschaussagen schikaniert wird. Aus seinen Aussagen wird klar, dass er Vergewaltiger nicht mag. Doch sagt er auch, dass er das berüchtigte Zitat so niemals geäußert hat?

Yourofsky

„Ich rufe alle meine Anhänger auf, die Lügner und Betrüger zu verurteilen die behaupten, dass ich Vergewaltigung befürworte, weil ich es jemandem gewünscht habe. Ich wiederhole: Weil ich es Männern und Frauen gewünscht habe, die Vergewaltigung und Mord unterstützen indem sie sich in Pelzmäntel hüllen.“ Weiter sagt er, dass es niemanden gibt (einschließlich Vergewaltigungsopfern),  der Vergewaltigung so sehr verurteilt wie er.

Man kann mit Sicherheit behaupten, dass jemand der*die eine Vergewaltigung überlebt hat, dieser Aussage widersprechen würde. Doch schaut man sich an, was er eigentlich sagt, sieht man, dass er nicht den eigentlichen Akt der Vergewaltigung befürwortet. Er wünscht es lediglich den Leuten, die es, wie er findet, verdient haben oder „böse“ sind.

Auch wenn es ein Unterschied ist, ob man sagt„Ich wünschte, diese Person würde vergewaltigt“, oder leibhaftig jemanden vergewaltigt, so ist es doch merkwürdig, dass Yourofsky die Konsequenzen von Sprache nicht versteht, geschweige denn die Konsequenzen, wenn ein Mann darüber redet eine Frau zu vergewaltigen (auch wenn es „nur Worte“ sind). Dass er, wenn er Vergewaltigung als Methode zur Bestrafung benutzt (auch wenn es „nur Worte“ sind) zur kollektiven Rape Culture beiträgt und dies auch Tiere wie z.B. Milchkühe betrifft, welche wiederholt, gewaltsam geschwängert werden (sprich: vergewaltigt), und das nur für ein Produkt. Dass er nicht versteht, dass wenn ein aggressiv klingender Mann von seinen Vergewaltigungsfantasien erzählt, dies für Vergewaltigungsopfer unglaublich triggernd sein kann. Daher ist es befremdlich, dass er nicht versteht wie all dies Gegenwind auslösen oder rechtfertigen könnte.

„WÜNSCHEN“

Er wünscht bösen Menschen böse Dinge. Und auch wenn dies Vergewaltiger, Kinderschänder und Täter*innen häuslicher Gewalt einschließt, so ist in seinen Augen niemand gewalttätiger als diejenigen, welche die Tierindustrie unterstützen.

„VORSCHLAGEN“

„Niemand widerspricht meiner Position bezüglich Gewalt, sie stimmen nur nicht mit mir überein, zu wessen Gunsten Gewalt einzusetzen sei.”

„HOFFEN“

„Aus meinem tiefsten Innersten hoffe ich, dass Unterdrückung, Folter und jeder Mord zu jedem gefühllosen Menschen zehnfach zurückkehrt.“

„SOLLTE“

„Jede Frau, die sich in Pelz hüllt, sollte eine so grausame Vergewaltigung erleben, dass sie fürs Leben gezeichnet ist.“ Was Vergewaltigung angeht, so ist es das, was den Leuten (er bezieht auch Männer mit ein), die die Pelzindustrie unterstützen widerfahren sollte.

Das ist der Grund, weswegen Leute ihn beschuldigen, Vergewaltigung gut zu heißen, doch er sieht das einfach nicht.

So fragt er sich: Wieso konzentrieren sich die Leute auf seine Worte, wenn Tiere als Essen angesehen werden und täglich ermordet, gefoltert und in vielen Fällen gewaltsam geschwängert (sprich: vergewaltigt) werden? Dies würde nicht passieren, wenn niemand diese Industrie finanziell unterstützen würde. Dies sollte seiner Meinung nach der Fokus sein, und nicht etwas, das er gesagt hat.

In diesem Punkt hat er Recht. Unsere Gesellschaft ist sozial so stark konditioniert, dass wir mit dem Glauben aufgezogen wurden, die Gewalt an gewissen Tieren sei in Ordnung. Einer Konditionierung, die sagt, dass bestimmte Tiere nur dafür da sind von uns gegessen zu werden und als Kleidung zu dienen. Die Tierindustrie bemüht sich sehr, diese Dissoziation zu unterstützen, indem sie die Wahrheit über die Zustände in den Tierfabriken verschleiert und Bilder von glücklichen Tieren auf ihre Packungen druckt, um den Eindruck zu erwecken, das Tier sei glücklich unser Essen zu sein.

Wenn wir dann die Fleischpackungen sehen, ist das Aussehen so weit von dem eines lebenden Tieres entfernt, dass wir den Ursprung leicht ignorieren oder sogar vergessen können. Die Tierindustrie hat solche Panik davor, dass ihre Konsumenten die Wahrheit erfahren, dass sie den Staat veranlasst haben, Gesetze zu verhängen die es illegal machen auf ihre Grausamkeit aufmerksam zu machen.  Außerdem, wie soll man denn sonst zu genügend Protein und Kalzium kommen? Wir werden erzogen in dem Glauben, dass wir nicht stark und gesund sein können, wenn wir keine Tiere essen. Doch das ist eine der vielen Mythen, die von der Tierindustrie aufrechterhalten werden.

Es ist auch so, dass es eine enorme Dissoziation gibt bei dem Thema Vergewaltigung und Speziesismus, und dass viele Anti-Vergewaltigungs-Aktivist*innen und Feminist*innen die Verbindung zwischen Milchkühen und der kollektiven Rape Culture nicht machen. Sie wissen nicht, dass eine Kuh wiederholt gewaltsam geschwängert (sprich: vergewaltigt) werden muss, damit sie kontinuierlich Milch gibt, und ihr ihre Babys immer und immer wieder weggenommen werden. Für die Industrie ist ihr Baby nur Fleisch. Dies geschieht so oft, bis sie emotional und physisch so heruntergewirtschaftet ist, dass sie keine Kälber mehr produzieren kann (und entsprechend auch keine Milch) so dass sie geschlachtet wird. Uns wird beigebracht, dass es keinen Grund zur Sorge gibt, da Kühe und andere „Nutztiere“ gefühllose, lieblose Kreaturen sind, die ihre Umgebung nicht bewusst wahrnehmen und mit ihr interagieren können. Auch dies ist eine der Mythen.

In diesen Punkten hat er absolut Recht. Doch Yourofsky gibt sich weiterhin irritiert darüber, warum die Leute solchen Anstoß an seinen Statements nehmen, anstatt die Aufmerksamkeit auf diese sehr viel schlimmere Sachlage zu richten. Doch nur weil etwas noch schlimmer ist, heißt das nicht dass das weniger Schlimme keine Konsequenzen hat. Man könnte sagen „Oh, ich hoffe du wirst erschossen und stirbst einen langsamen, qualvollen Tod.“ Währenddessen kommt es in einem anderen Teil der Welt zu einem Genozid. Ja, Letzteres ist durchaus schlimmer, doch die Aussage hat trotzdem Konsequenzen.

Man muss einräumen, dass Yourofsky seine Aussage teils konkretisiert und klarstellt, dass er nur den Menschen Gewalt wünscht, die direkt oder indirekt in die Nutztierindustrie involviert sind. Er geht davon aus, dass wenn Menschen das Ausmaß von Gewalt erleiden müssten, das den Tieren widerfährt, sie sich vielleicht nicht weiter an der Gewalt beteiligen würden. Allerdings konkretisiert er das nur manchmal. Und wenn er es tut, müssen die Zuhörer*innen erstmal an seinen Eingangs-Statements vorbei, die voll sind mit Wünschen, Hoffen und Befürworten von Gewalt gegen sie, bis sie zum eigentlich Punkt durchkommen. Zu anderen Gelegenheiten ergeht Yourofsky sich einfach nur in anschaulichen Tiraden darüber, was seiner Meinung nach mit Leuten passieren sollte, die bösartig sind

Tatsächlich arbeitet es nur gegen das Anliegen der Tierbefreiung, sich verbal für Gewalt gegen eine Person auszusprechen, die nicht vegan ist. Es ist außerdem äußert heuchlerisch, da man, sofern man nicht vegan geboren wurde, auch einmal zu der Gewalt an den Tieren beigetragen hat. Und selbst als Veganer*in kann man es nicht komplett umgehen, da bei der Ernte von Gemüse, Früchten und Getreide Insekten und Mäuse getötet werden. Wenn unsere Häuser gebaut werden, schaden wir den Tieren die dort lebten. Viele Veganer*innen benötigen Medikamente, die an Tieren getestet wurden.

Lasst uns daran arbeiten dieses System zu ändern, das es beinahe verunmöglicht Tieren nicht zu schaden. Es ist leider nach wie vor so, dass niemand vollständig unschuldig ist.

Als Aktivist*innen müssen wir uns immer vor Augen halten, dass es einen Unterschied gibt welche Aussage sich gut anfühlt und kathartisch ist, und welche eine effektive Taktik oder ein gutes Argument ist. Das wir überlegen, was wir in unserem Tagebuch schreiben oder einer privaten Unterhaltung sagen, und was wir mit dem Rest der Welt teilen, vor allem mit denjenigen, die sich uns anschließen sollen. Die Tiere brauchen so viele Menschen auf ihrer Seite wie möglich, denn nur so kann das Ziel der Tierbefreiung erreicht werden.

Gary Yourofsky hat mittlerweile ein neues Video herausgebracht, mit dem Titel „Palästinenser, Schwarze und andere Heuchler“ in dem er beklagt, dass ihn Leute in der Gemeinschaft „unfairerweise“ bezichtigen, rassistische Äußerungen zu machen.
Hmm, warum wohl?

 


Corey Lee WrennDr. Wrenn is Lecturer of Sociology. She received her Ph.D. in Sociology with Colorado State University in 2016. She received her M.S. in Sociology in 2008 and her B.A. in Political Science in 2005, both from Virginia Tech. She was awarded Exemplary Diversity Scholar, 2016 by the University of Michigan’s National Center for Institutional Diversity. She served as council member with the American Sociological Association’s Animals & Society section (2013-2016) and was elected Chair in 2018. She serves as Book Review Editor to Society & Animals and has contributed to the Human-Animal Studies Images and Cinema blogs for the Animals and Society Institute. She has been published in several peer-reviewed academic journals including the Journal of Gender Studies, Feminist Media Studies, Disability & Society, Food, Culture & Society, and Society & Animals. In July 2013, she founded the Vegan Feminist Network, an academic-activist project engaging intersectional social justice praxis. She is the author of A Rational Approach to Animal Rights: Extensions in Abolitionist Theory (Palgrave MacMillan 2016).

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Héganisme: Le Véganisme pour Hommes!

Essay and translation by Hypathia: Feminist and Anti-Speciesist Blog. The original English version of the embedded essay can be found by clicking here.

Le mot “héganisme” n’est pas arrivé en France me direz-vous. Quoique. On est fins prêts en tous cas. Mardi 16 février 2016, France 5 diffusait “Un monde sans viande” plutôt prometteur. Sauf que. C’est parti en couilles dès les premières cinq minutes. Le documentariste est allé s’acheter un steak végétal chez Sojasun (lien non sponsorisé, même si c’est un voisin de Noyal Sur Vilaine) et en a fait l’analyse. Ce steak végétal est à base de soja, sorte de haricot, donc une légumineuse très protéinée, mais qui a la réputation de contenir des isoflavones, un ersatz végétal d’hormones femelles. Bon pour les femmes de plus de 50 ans, mais mauvaises, très mauvaises pour les hommes et les enfants prépubères et même pubères, dixit le journaliste ! Nous y voilà: le steak de soja est soupçonné de déviriliser les hommes. S’en est suivie une pénible bataille de chiffres et de milligrammes entre une diététicienne défenseuse des couilles des mecs, et la Cheffe de produit de Sojasun qui défend elle son produit et dit que, pas du tout, son steak de soja contient moins d’isoflavones que le prétend la diététicienne. Après le film, durant le débat, le médecin pro-viande a affirmé que les isoflavones sont inoffensives et même plutôt bonnes pour la santé. Mais le mal était fait, à mon avis. Le végétarisme et le véganisme sont perçus comme une menace pour la virilité, comme l’explique Corey Wrenn sur son blog Vegan Feminist Network, dont je vous propose cette semaine la traduction du billet:

Man with big lettuce leaf hanging out of mouth

Crédit photo: Salon – Forget vegan, he’s hegan (en anglais)

What is Heganism?

Héganisme. Oui, c’est bien quelque chose. C’est le véganisme… pour les hommes. “Héganisme” réfère généralement au “rebranding,” à donner une autre image de marque aux traditionnels concepts véganes, afin qu’ils conviennent à la consommation masculine. Mais pourquoi ?

Le mouvement végane est truffé de 101 variations différentes du véganisme, toutes avec la même intention: vendre et faire rentrer des cotisations. C’est le marketing des associations demandant à ses équipes “comment pouvons-nous nous démarquer sur cette tendance? Comment pouvons-nous nous distinguer du reste des autres? Comment pouvons-nous les faire acheter ici et pas ailleurs? Les distinctions de genre servent généralement les intérêts capitalistes et ils le font en maintenant les différences et les inégalités. Spécialiser les produits par genre suppose que les ménages ne doivent plus se contenter d’un seul produit qui peut être partagé (et les produits destinés aux femmes coûtent souvent plus cher). Le produit bleu et industriel pour lui, le produit rose fleuri (plus cher) pour elle.

Genrer est aussi l’occasion d’ouvrir un plus large marché aux produits. Le stigmate féminin est enlevé, ainsi les hommes peuvent les consommer plus confortablement ; mais ce faisant le stigmate ne disparaît pas, il est seulement renforcé. Comme pour “Guy-et,”1 Dr Pepper10 et la lotion Dove men care (pour hommes), genrer le véganisme travaille à protéger la masculinité en ostracisant, en renvoyant à l’altérité ce qui est féminin. Qu’est ce qu’il y a de mal à faire un régime, boire du soda sans sucre, ou manger végane? C’est que ce sont les stéréotypes de ce que les femmes sont censées faire, et les femmes sont le groupe le plus détesté et le plus dévalorisé de la société. Pour que les hommes y participent, il faut enlever le stigmate féminin en créant une alternative “masculine”.

A father and son in a sea of fruit and vegetables, only their faces are peaking out

Faire venir plus d’hommes au véganisme est important pour la santé du mouvement végane et pour la santé des garçons et des hommes -la plupart ne consommant pas assez de fruits et légumes. Mais l’inclusion des hommes ne doit pas se faire aux dépens des droits des femmes. Crédit photo: The Advertiser.

La masculinité est largement définie par ce qu’elle n’est pas-et elle n’est pas féminine. Cela marche de la même façon avec le spécisme:2 nous définissons l’humanité comme n’étant pas animale, et donc l’humanité est supérieure par comparaison. On pense aussi qu’elle est l’une des racines de l’hétéro-sexisme : la masculinité est définie par l’ostracisation de ce qui est féminin. En d’autres termes, différencier les personnes en groupes et les placer dans une hiérarchie qui soutient ces différences nourrit une discrimination structurelle. La distinction huile les roues de l’oppression.

PETA ad showing a nude woman laying on a giant bunch of broccoli; reads, "EAT YOUR VEGGIES"

Dans mon livre, A Rational Approach to Animal Rights, j’explore le thème du nouveau packaging des espaces véganes. Parce que le véganisme est tellement féminisé, il est considéré comme une menace pour le patriarcat et donc dévalorisé. En réaction, les organisations qui le défendent adoptent le langage du patriarcat pour mieux “vendre” le véganisme. Au lieu de rester ferme sur une opposition féministe radicale à l’oppression patriarcale, les véganes refont l’emballage du véganisme en le présentant comme “sexy” et montrent les femmes comme objets destinés à la consommation des hommes. PETA est probablement la plus détestable association à cet égard, et sa position dominante dans le mouvement signifie qu’elle influence une norme de protestation pornographique. Les femmes véganes ne sont plus facteures de changement, elles sont juste un autre goût “exotique” destinée à être servi sur un plateau au patriarcaux. Ce Tumblr “Galerie hégan” en est littéralement un exemple : les images sont inspirées de la pornographie.

Il y a un réel danger à aggraver les attitudes sexistes dans l’activisme pour les droits des animaux non humains. Le mot “Héganisme” est inutile et insultant. Est-ce qu’un espace végane féminin est si répugnant que les hommes doivent s’en dégager et occuper un espace séparé pour y participer? Si oui, nous devons remplacer et réévaluer notre approche. Aussi longtemps que le mouvement soutiendra la haine des femmes, il ne peut pas raisonnablement attendre de son public qu’il arrête de haïr les animaux non humains.

Le héganisme est une tactique qui se sabote elle-même. Si les activistes soutiennent la notion que le véganisme est “juste pour les femmes” et que les hommes seront stigmatisés s’ils y participent sans la façade de la masculinité pour les protéger, cela rend un mauvais service au mouvement. Au lieu de s’accommoder du patriarcat et du capitalisme pour être entendu.es, les activistes doivent au contraire incorporer une approche féministe à l’antispécisme. De cette façon, tous les intérêts sont pris en compte et un groupe ne sera pas diminué ou exclu au bénéfice d’un autre. Les capitalistes vont inévitablement argumenter que genrer le véganisme c’est simplement nourrir le marché, mais ils créent simplement un marché de cette sorte : “LEGO se résout finalement à créer des jouets pour les filles” (en anglais chez Feminist Frequency). Un marché basé sur l’oppression, un marché qui fonctionne sur des groupes divisés selon la ligne pouvoir contre impuissance, et ce ne sera pas un espace conduisant à la libération.”

Notes:
1. “Guy-et” : jeu de mot intraduisible en français formé de “diet”: régime, et de guy : mec, soit régime pour mec.
2. Le spécisme est un préjugé, une attitude ou un biais envers les intérêts des membres de notre propre espèce, contre les membres des autres espèces. J’ai préféré le mot francisé épicène végane à l’anglais vegan, -ce sont eux qui ont inventé le mot. En français on peut aussi écrire végétalien.

Edit: Le documentaire de France 5 comportait aussi une visite dans les laboratoires de Beyond Meat, une corporation étasunienne qui tente de cultiver le la viande en éprouvette, un autre cauchemar carniste ; en attendant l’avènement de la viande de culture, leurs steaks végétaux sont fait pour donner le change, oubliant qu’on ne devient pas forcément végéta*ien pour manger des substituts de viande, sauf si on craint de mettre à mal virilité des hommes ? On n’en sort pas.

Corey Lee WrennDr. Wrenn is Lecturer of Sociology. She received her Ph.D. in Sociology with Colorado State University in 2016. She received her M.S. in Sociology in 2008 and her B.A. in Political Science in 2005, both from Virginia Tech. She was awarded Exemplary Diversity Scholar, 2016 by the University of Michigan’s National Center for Institutional Diversity. She served as council member with the American Sociological Association’s Animals & Society section (2013-2016) and was elected Chair in 2018. She serves as Book Review Editor to Society & Animals and has contributed to the Human-Animal Studies Images and Cinema blogs for the Animals and Society Institute. She has been published in several peer-reviewed academic journals including the Journal of Gender Studies, Feminist Media Studies, Disability & Society, Food, Culture & Society, and Society & Animals. In July 2013, she founded the Vegan Feminist Network, an academic-activist project engaging intersectional social justice praxis. She is the author of A Rational Approach to Animal Rights: Extensions in Abolitionist Theory (Palgrave MacMillan 2016).

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Des Hommes Rongeant des Steaks

Translation by Hypathie: Feminist and Anti-Speciesist Blog. The original English version of this essay can be found by clicking here.
Man in a suit sits in front of a plate with a raw steak, knife and fork poised in his fists on the table

A la suite de mon essai “Des femmes riant seules avec des salades “, un collègue curieux google-ise ce qu’on pourrait considérer comme le contraire : des hommes mangeant des steaks. Ce qu’il a trouvé, et qui s’est trouvé confirmé lors de mes propres recherches d’images sur Google, est le thème répétitif  d’hommes s’agaçant les dents sur une grosse tranche de viande, souvent avec la fourchette et le couteau fermement plantés de chaque côté de leur assiette.

Man gnawing on raw steak

Le message primordial envoyé par ces images semble être ” JE SUIS UN HOMME ; L’HOMME A BESOIN DE VIANDE “. Ses poings bien alignés et leur prise ferme sur les ustensiles sont des codes genrés communs, présentant les hommes aux commandes et au contrôle de leur environnement.

De façon intéressante, les steaks sont presque toujours montrés crus. L’intention vraisemblable est de montrer la consommation de chair crue par les hommes (un comportement anti-naturel) comme naturelle. Le fait est souligné par l’abondance de photographies qui montrent des hommes consommant le steak directement sans l’aide de couverts, rongeant la chair comme s’ils étaient une espèce carnivore non humaine. A contrario, quand je cherche des images de femmes mangeant des steaks, à maintes reprises, elles sont aux prises avec de la viande crue positionnée au-dessus de leur tête, l’air accablé -personne ne mange la tête à la renverse. Ceci suggère aussi la soumission, une soumission souvent sexualisée à travers leur pose et leur nudité. Quand elles ont des couverts, elles sont davantage montrées les utilisant de manière faible ou peu sûre.

Woman Eating Steak

Par dessus tout, les images de femmes mangeant des steaks sont moins nombreuses, car la notion est contraire aux normes de genre. Quand on en trouve, il est clair que la hiérarchie des genres doit être préservée en démontrant que la consommation de chair (un acte de domination et de pouvoir) est moins naturelle et plus maladroite chez les femmes.

Women Cutting Steak

La viande est un symbole de masculinité. Donc, les hommes interagissent avec la viande pour démontrer leurs prouesses, les femmes interagissent avec la viande pour démontrer leur soumission.


Corey Lee WrennDr. Wrenn is Lecturer of Sociology. She received her Ph.D. in Sociology with Colorado State University in 2016. She received her M.S. in Sociology in 2008 and her B.A. in Political Science in 2005, both from Virginia Tech. She was awarded Exemplary Diversity Scholar, 2016 by the University of Michigan’s National Center for Institutional Diversity. She served as council member with the American Sociological Association’s Animals & Society section (2013-2016) and was elected Chair in 2018. She serves as Book Review Editor to Society & Animals and has contributed to the Human-Animal Studies Images and Cinema blogs for the Animals and Society Institute. She has been published in several peer-reviewed academic journals including the Journal of Gender Studies, Feminist Media Studies, Disability & Society, Food, Culture & Society, and Society & Animals. In July 2013, she founded the Vegan Feminist Network, an academic-activist project engaging intersectional social justice praxis. She is the author of A Rational Approach to Animal Rights: Extensions in Abolitionist Theory (Palgrave MacMillan 2016).

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Mujeres que se Ríen Solas con Ensaladas

Translation by María. María is active with Ochodoscuatro Ediciones, a non-profit anti-speciesist book house that is noted for translating Carol Adams’ The Sexual Politics of Meat into Spanish. You can view the original English version of the essay below by clicking here.

Por Corey Lee Wrenn

Lo has visto cientos de veces. Ya sabes, la mujer de ojos brillantes que se está comiendo una ensalada. La cabeza inclinada hacia atrás en gesto de júbilo histérico, aparece completamente superada por la gloriosa mezcla de vegetales que adornan su plato. El folleto promocional de tu cooperativa local de alimentos naturales incluye esta escena. La página web de tu cadena de supermercados las utiliza. Así como los carteles de las paredes de su centro de salud. Montones de organizaciones veganas las utilizan. Diablos, apuesto que, si recuerdo bien, yo misma he utilizado una para ilustrar una publicación en este blog al menos una vez.

Fotos de archivo de mujeres… sentadas solas… con una ensalada tan condenadamente hilarante, que no pueden evitar estallar en risas y deleite.

Hace poco, lo absurdo de estas imágenes ha atraído la atención en Internet, resultando en imitaciones: una página Tumblr, e incluso una obra de teatro.

Comer ensalada no es especialmente divertido. Rara vez induce al éxtasis. Por lo general, resulta más bien una experiencia difícil, que consiste en empujar desordenadamente hojas de lechuga en tu boca. A menudo no es satisfactorio: demasiado aliño, o no suficiente. En realidad, puede que estés pensando si se te ha quedado un trocito de lechuga entre los dientes, y eso te impide sonreír de oreja a oreja entre bocado y bocado. Comer ensalada es, habitualmente, una actividad ordinaria y aburrida.

Cuando tu ensalada no para de contarte chistes.

Pero comer ensalada es una actividad femenina, y como tal, la tarea debe ser realizada para contar una historia particular, que tiene una función cuando lo observamos y documentamos.

La teoría feminista vegana nos dice que los alimentos (aquello que comemos y cómo lo comemos) está firmemente arraigado en las normas de género. El consumo de verduras (siendo la ensalada el tópico omnipresente) es un comportamiento altamente feminizado. Los códigos de género también se manifiestan en la habitual hiper-emotividad de las mujeres en publicidad. Es decir; las mujeres son a menudo retratadas teniendo respuestas emocionales inapropiadamente extremas. La representación de este tipo se suma a la comprensión cultural de la feminidad como infantil, irracional e inmadura. En este caso, incluso un poco alocada. Estas imágenes refuerzan la condición de subordinación de las mujeres. Unir mujeres hiper-emotivas con alimentos hiper-feminizados construyen una perfecta iconografía sexista.

Hombre a punto de tomar un poco de ensalada, sonríe suavemente a la cámara.

Por supuesto, ya me han hecho el inevitable comentario “¡pero los hombres también!”. Es cierto, a veces también se muestra a hombres estando un poquito demasiado emocionados al comer ensalada. Pero, seamos sinceros; ellos aparecen con mucha menos frecuencia representados carcajeándose, con su cabeza echada hacia atrás, en ropa interior, o embarazados. La frivolidad del consumo de ensaladas es, en gran medida, un asunto femenino.

Mujer acostada en la cama con ropa interior blanca comiéndose una ensalada.

Cuando los hombres sean representados en el escenario improbable de comerse una ensalada recostados en una cama llevando un tanga blanco, entonces, hablemos.

 


Corey Lee WrennDr. Wrenn is Lecturer of Sociology. She received her Ph.D. in Sociology with Colorado State University in 2016. She received her M.S. in Sociology in 2008 and her B.A. in Political Science in 2005, both from Virginia Tech. She was awarded Exemplary Diversity Scholar, 2016 by the University of Michigan’s National Center for Institutional Diversity. She served as council member with the American Sociological Association’s Animals & Society section (2013-2016) and was elected Chair in 2018. She serves as Book Review Editor to Society & Animals and has contributed to the Human-Animal Studies Images and Cinema blogs for the Animals and Society Institute. She has been published in several peer-reviewed academic journals including the Journal of Gender Studies, Feminist Media Studies, Disability & Society, Food, Culture & Society, and Society & Animals. In July 2013, she founded the Vegan Feminist Network, an academic-activist project engaging intersectional social justice praxis. She is the author of A Rational Approach to Animal Rights: Extensions in Abolitionist Theory (Palgrave MacMillan 2016).

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